Le MAC, Musée d'Art Contemporain de Montréal


T. Margolles, Tissu brodé, 2012 (détail)


Je me suis enfin décidée à aller voir le MAC. Je ne suis pas très portée sur l'art contemporain, mais la curiosité m'y a encouragé.

Le musée à choisit d'exposer du 16 février au 14 mai 2017, Teresa Margolles et Emanuel Licha.
J'avoue que j'étais plusieurs fois assez dubitative par la simple observation, surtout concernant l'art vidéo. Mais mon avis a changé une fois lu les notices.
Tout a une origine forte et un but didactique. Les artistes choisis ont de vrais messages à faire passer, issus de travaux et d'investigations poussés.

La visite peut être assez courte si on s'attache pas à lire les fameuses notices et les panneaux. Je vous conseille vivement de le faire, ça vous évitera de marcher sous une pluie de bulles faites avec de l'eau récupérée de morgues.


Le MAC est situé au croisement de la rue Sainte-Catherine et de la rue Jeanne-Mance, tout près de la station Place des Arts.

Par ici pour les horaires et tarifs ➔ http://www.macm.org/informations-pratiques/horaire-et-tarifs/


Vue d'ensemble du musée
Source : http://www.macm.org/en/general-information/how-to-find-us/#!

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    • Emanuel Licha (Montréal), exposition Et maintenant regardez cette machine.


    Il a étudié le processus de création des images de guerres. Images prises à partir d'hôtels, car ces endroits restent les rares endroits où les journalistes peuvent s'y sentir dans une relative sécurité. L'artiste souligne également que les journalistes gravitent autour d'autres personnages liés à la guerre dans ces hôtels, comme des politiciens, des traducteurs, des militaires, etc. Toute une dynamique semble se mettre en place dans ces lieux.

    L'exposition contient cinq installations présentant des archives photo, vidéo, textuelles, etc. L'ensemble tournant autour du concept d'hôtel de guerre. Mais surtout un documentaire vidéo de 64 minutes,  Hôtel Machine (2016), tourné dans cinq hôtels à Beyrouth, Gaza, Sarajevo, Kiev et Belgrade. Des établissements situés au cœur des conflits.


    E. Licha, Hôtel Machine, 2016 (photographie de la vidéo)
    Source : http://www.macm.org/en/expositions/emanuel-licha/#!


    • Teresa Margolles (Mexique), exposition Mundos.


    Cette artiste, née en 1963, est une figure importante de l'art au Mexique. Ses œuvres parlent de la violence à Mexico et à Cuidad Juarez, surtout au travers de la terrible problématique du féminicide

    Voici quelques œuvres de l'exposition et leurs notices ↴

    T. Margolles, Tissu brodé, 2012

    La notice dit : "Broderie maya traditionnelle réalisée sur un linceul par des militantes autochtones du Guatemala (...). Ce morceau de tissu provient d'une morgue où il a servi à absorber les substances fluides s'échappant du corps d'une femme assassinée à Cuidada de Guatemala.
    Teresa Margolles s'est mise en contact avec un groupe de brodeuses d'Atitlan, au Guatemala, pour qu'elles s'élèvent contre le féminicide ayant cours dans leur pays depuis de nombreuses années. Quatre de ces femmes autochtones ont parlé de leurs expériences pendant qu'elles brodaient des images mayas sur un tissu taché de sang."


    T. Margolles, Enquêtes2016
    30 tirages couleur de photographies d'affiches de femmes disparues à Cuidad Juarez, Mexique

    La notice dit : "Depuis la fin des années 1990 et jusqu'à aujourd'hui, les rues de Cuidad Juarez sont tapissées de portraits photocopiés de femmes disparues. Ces affiches, composées d'une photographie et de renseignements sur les victimes, sont appelées "pesquisas" (enquêtes). Au fil du temps, l'information qu'elles contiennent s’efface, se décolore et se déforme, devenant partie intégrante du paysage urbain. Des agents externes comme les intempéries et l'intervention humaine jouent un rôle dans leur transformation, rendant parfois ces portraits méconnaissables. Bien que le gouvernement local ait tenté d'interdire aux gens d'afficher leurs images de papiers, les pesquisas continuent. Elles représentent les exigences des familles et de la société civile face à la tragédie. La Commission internationale des droits de la personne note qu'au cours des quatre dernières années, plus de 7000 femmes ont disparu au Mexique."



    T. Margolles, Dans l'air2003

    La notice dit : "Installation avec machines produisant des bulles de savon faites à partir d'un mélange d'eau (non contaminée) et d'autres substances ayant touché les corps de victimes de mort violente. Des morceaux de tissu ont été humidifiés avec l'eau utilisée pour laver les corps après l'autopsie puis ont été placés sur des sites dans le désert de Juarez où ont été découverts des restes de femmes assassinées."

    D'après le Magasine du MAC (vol. 27, n°2, Hiver 2017), l'artiste dit  que "chaque bulle qui éclate en touchant le sol est un corps, nous rappelant que nous sommes des témoins."



    T. Margolles, 36 Corps2010

    La notice dit : "Terasa Margolles s'est procuré les fils de suture utilisés après une autopsie dans une morgue de Guadalajara, au Mexique. Les fils, qui ont absorbé des liquides corporels durant le processus de suture, sont les restes profanes de cadavres anonymes. Tout ce qu'on sait de ces morts non identifiés, c'est que chacune de leurs vies s'est conclue dans des circonstances violentes et que les cadavres ont été emportés pour être autopsiés."




    Salle contenant les photographies de prostituées transgenres

    T. Margolles, Piste de danse de la boîte de nuit "Irma's"2016
    La notice dit : "Travailleuses du sexe transgenres debout sur les ruines de pistes de danse de boîtes de nuit démolies à Cuidad Juarez, Mexique."



    • Collection du musée, exposition Tableau(x) d'une Exposition.

    Une sélection d’œuvres du musée a été choisie pour évoquer le temps et l'espace, ainsi que notre rapport à ceux-ci.

    En voici quelques exemples 

    Sarah Sze, Measuring Stick, 2015
    Projecteur vidéo, ventilateur, éclairage, miroirs, bois, pierre, illustrations d'archives, haut-parleurs, acier inoxydable, ballon, sable, fruit, œuf, plastique, papier hygiénique, feuille d'aluminium, herbe.

    D'après le Magasine du MAC (vol. 27, n°2, Hiver 2017), cette sculpture "s'intéresse à la mesure du temps et de l'espace à travers l'image en mouvement."


    Jana Sterbak, Vies sur mesure, 1988
    Impression laser sur vinyle et métal
    Source : 
    http://www.macm.org/expositions/tableaux-dune-exposition-car-le-temps-est-la-plus-longue-distance-entre-deux-endroits/#!
     Une règle graduée, représentant les différentes étapes de la vie, de la naissance à la vieillesse.


    Références non relevées

    Références non relevées

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